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Bien que le sablage soit une technique industrielle, il est désormais à la portée de tout bricoleur. Le choix du type de sablage dépend de la nature du matériau à usiner. De même, les grains abrasifs sont sélectionnés en fonction du résultat que l’on souhaite obtenir. Comme on parle de sablage, la poudre abrasive utilisée est du sable. Cependant, ce type d’abrasif a été remplacé petit à petit pour des raisons de santé et d’efficacité. Il existe une grande variété de particules abrasives, si bien que l’on pourrait se perdre lors du choix de la granulométrie. Comment choisir alors le type d’abrasif adapté pour le sablage ?
Les techniques de sablage
Le sablage fait partie des techniques de traitement de surface les plus prisés par les bricoleurs. Cela est en lien avec l’efficacité et la rapidité de ce type d’opération. Il s’utilise en finition comme en nettoyage et est adapté à tout type de matériaux (bois, verre, métal, pierre). Suivant la technique appliquée, l’on distingue deux méthodes principales de sablages : le sablage à sec et le sablage à l’eau.
Le sablage à sec
Le sablage à sec consiste à utiliser un compresseur pour projeter un jet de sable bien sec. Il est principalement utilisé sur des métaux ferreux qui sont sensibles à la rouille. Le sablage à sec décape tout type de revêtements tels que de la peinture, une métallisation ou un émaillage sur un métal qui a demandé des protections spéciales.
L’impact du sable sur le support à décaper entraîne une action d’érosion sur la surface. En effet, cette surface subit une usure progressive jusqu’à ce qu’il y ait détachement des copeaux de matières issues de la pièce. Ces copeaux peuvent par la suite rebondir avec le sable, créant alors un nuage de poussière. Dans ce cas, il sera nécessaire de porter des protections adaptées comme un masque respiratoire, des gants et une combinaison. Il existe deux types de sablages à sec qui sont le sablage à sec à l’air libre et le sablage en cabine.
Le sablage à l’air libre est destiné pour les importants travaux sur de gros éléments. Il est aussi connu sous le nom de sablage mobile. C’est celui dont on se sert en bâtiment ainsi qu’en nettoyage industriel. En général, ce type de sablage utilise une méthode à abrasifs perdus.
Le sablage en cabine est une méthode adaptée pour le décapage et le nettoyage de pièces de moyennes à petites dimensions. La cabine est munie d’une trémie permettant de récupérer la poudre abrasive. De ce fait, l’abrasif est recyclable et pourra être réutilisé.
Sablage à l’eau
Le sablage à l’eau ou hydro gommage est une technique qui utilise à la fois l’eau et l’air pour la propulsion des abrasifs. Elle est utilisée surtout en construction pour le ravalement des façades des bâtiments.
Ce sablage qui combine l’eau et l’air est un système à abrasifs perdus. C’est une méthode de décapage doux, car grâce à la présence de l’eau, les impacts sont amortis. L’atout de cette méthode est qu’il n’y a pas d’émissions de poussières.
Les différentes familles d’abrasifs
Suivant la géométrie des grains, l’on peut classifier les abrasifs en trois catégories qui sont les suivantes :
Les abrasifs angulaires
Le sable de sablage, le corindon et la grenaille métallique font parties de cette catégorie. Ces abrasifs servent à décaper les revêtements. Ils sont également destinés pour graver une surface, ainsi qu’à désoxyder et à ébavurer une pièce.
Assez agressifs, les abrasifs angulaires arrachent de la matière sur la surface à traiter. Ils sont donc déconseillés pour les pièces mécaniques de précision (pour la modification des cotes par exemple). Après le passage des abrasifs angulaires donc, la surface devient rugueuse comme si la forme géométrique des grains se recopiait sur la pièce.
Les abrasifs ronds
Dans la catégorie des abrasifs ronds ou sphériques, l’on pourra citer les billes de verre, les billes métalliques et celles en céramique. Ils sont utilisés pour les opérations de nettoyage et de rénovation. Ils permettent également de créer un rendu satiné sur les pièces en métal. À savoir, ces abrasifs sont utilisés dans les opérations de grenaillage et de microbillage plutôt qu’en sablage.
Au lieu d’enlever des matériaux sur la pièce à travailler, ils en martèlent la surface. Cependant, si la vitesse de projection des grains est trop élevée, les billes vont éclater au contact de la surface à traiter. Elles risqueront donc de s’abîmer. Pour y remédier, l’on réduit alors la pression de projection (pas plus de 6 bars).
Les abrasifs de gommage ou abrasifs doux
Cette dernière catégorie regroupe les abrasifs d’origine végétale ou plastique et le bicarbonate de soude. Ils sont destinés pour la finition des pièces délicates et facilitent le nettoyage des pièces sans en abimer la surface.
La granulométrie des grains abrasifs
La granulométrie des grains abrasifs est aussi un facteur important en sablage. En effet, l’impact des grains est proportionnel à leurs tailles ainsi qu’avec la pression avec laquelle ils sont projetés. Suivant les dimensions des grains donc, l’on peut classifier les grains d’extra gros à extra fins.
Les grains de 16 à 40 sont dans la catégorie Extra gros. Ils laissent des traces de chocs et des éraflures profondes. Ils sont donc adaptés pour des surfaces rugueuses ou celles qui comportent de gros dégâts. Les grains abrasifs de 50 à 60 servent à corriger d’importants défauts de peinture ou de vernis. Ils servent également à corriger les fonds éraflés. Il y a aussi les grains moyens (de 80 à 100). Ils sont utilisés sur des surfaces plus délicates, et sont surtout employés en menuiserie. Ces grains éliminent défauts et imperfections, qui sont moins marqués. Les grains fins (120 à 150) sont ceux qui s’utilisent en ponçage intermédiaire avant d’appliquer la dernière couche de finition. Finalement, les abrasifs fin ou très fin (de 180 à 240 ou même plus) sont utilisées pour le ponçage final ou égrenage de surfaces délicates. C’est aussi ceux qu’on utilise pour le décapage des carrosseries et des travaux fins comme la finition des moules par exemple.
Les abrasifs utilisés pour chaque technique de sablage
À chaque technique de sablage convient un type d’abrasif bien déterminé. Pour le sablage à sec, le choix des abrasifs dépend des attentes de ses utilisateurs et varie d’un fabricant à un autre. Les abrasifs peuvent être d’origine naturelle comme les écailles de noix ou les noyaux pilés ou concassés. On parle alors d’abrasif agicides. Ces éléments sont soumis à un traitement de stabilisation par séchage et dégraissage. L’application de ce type d’abrasif est très vaste. Il touche la pétrochimie, l’aéronautique et l’automobile et même l’électronique.
Parfois, on utilise aussi des minerais tels que l’oxyde d’aluminium ou encore de la silice en sablage à sec. Les scories en sont les formes les plus fréquemment utilisées en sablage à sec. A savoir, les scories sont issues d’une masse fondue de verre de silicate d’aluminium. L’on a aussi recours à des grenailles métalliques pour le sablage à jet. Bien que cette méthode soit efficace pour l’opération de décapage et de nettoyage en tout genre, les enjeux de santé et de sécurité liés sont graves.
Dans le sablage en cabine, l’on a surtout recours à des abrasifs artificiels, la forme la plus utilisée en France étant le corindon. Le corindon blanc s’utilise dans des domaines sophistiqués tels que le domaine médical ou aéronautique. Le corindon brun, quant à lui, s’utilise pour le décalaminage et la préparation de surface avant peinture. De même, il sert au décapage des revêtements divers. Le prix des abrasifs artificiels est assez élevé. Cependant, il est amorti par la possibilité de réutiliser les grains qui sont des produits recyclables. De plus, leurs impacts sur la santé sont limités par la présence de la cabine de sablage. Cette dernière se doit d’être bien étanche et ne doit laisser aucune fuite de poussières.
Si l’emploi du sable siliceux est interdit pour les deux types de sablages précédents, il est encore utilisé dans le sablage à l’eau. En effet, les émissions de poussières sont inhibées par l’eau, ce qui réduit les risques pour la santé. Cependant, comme le sablage à l’eau est principalement limité dans le bâtiment, l’on constate une utilisation faible du sable comme élément abrasif. Il est à remarquer que pour le sablage à l’eau, l’on utilise des grains de sable plutôt fins. En effet, le but de son utilisation dans la construction est le nettoyage et non le décapage.
Autre méthode de traitement de surface
Comme les technologies de traitement de surface ne cessent d’évoluer, de nouvelles méthodes de sablage voient le jour. Le microbillage en est une qui est dérivée du sablage. Les deux opérations présentent de nombreux points communs. La différence est l’utilisation d’une pression moins importante (entre 4 bars et 5 bars) et de grains de verre et céramique au lieu du sable siliceux en microbillage. Pour un rendu plus lisse et satiné donc, mieux vaut choisir le microbillage à granulométrie entre 300 et 400. Cette technique sera parfaite pour décaper toutes traces d’oxydation.